C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1 
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     AVOIR1          AVOIR2     
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L'avoir enfoui est laidement perdu, de même que le sens repus ("caché") : Hé Dieux ! se dist Bertran, vrai Pères de lassus, Li avoir enfouiz est laidement perdus, Et aussi est li sens , voir, qui est repus. Mes pères est si riches et je sui de refuz Que je ne ouis avoir de lui .IIII. festus. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 19).

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     BON     
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Qui hante les bons vient toujours à honneur : "Bertran, ce dist la dame, vous estes moult joliz ; Estes-vous chevaliers devenus puis mardi ?" - "Nennil, ce dist Bertran, mais ains l'an acompli Chevalier devendrai, g'i ai m'entente mis ; Car qui hante les bons à honnor vient tout dis, Et qui les chétis suit, tout adez est chétis." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 32).

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     CHEVAL     
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Là où le cheval chiet, on va l'écorcher : On voit àchief de fois .I. riche homme poissant Quant Orgueil li fait faire son gré en orguillant, A la fois l'ont perdu li riche oultrecuidant : Là où le chevaux chiet, on le voit escorchant (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 380).

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     CONSEIL     
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Croire mauvais conseil peut causer mauvaise fin : Et on dit un parler, et l'a on dit pieça, De croire mal conseil la fin maise sera ; Dieux paye quant li plaist, bien le pouoir en a. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152). Or avoit de coustume Pietre, qui se fia Es Juifs de sa terre, et trop plus les ama Qu'il ne fist crestiens, car trop fort les greva, Ne de tous ses consaulx riens ne lor demanda Ce qu'il avoit à faire, trestout il lor cela ; Et disoit aux Juifs et de tout les charja, De ce qu'il ot à faire et de sà et de là. De croire mal conseil, male fin en sera (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 241).

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     FEMME     
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Qui en femme se fie, sa science est passée : ...à ses escuierz dist [le chastelain], à moult haute alenée : "Prendez ceste musarde, qu'ensi s'est démenée, Et droit à .I. hostel soit vistement boutée ; Et puis le desvestez ceste robe fourrée, Ne li laissiés du mien une pomme pelée ; Trop a esté par moy servie et honnerée. Qui en femme se fie, sa science est passée ; Mais par moi ne sera ceste garche espousée : J'ameroie trop miex qu'en un fu fust boutée." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 60). "Va, fol, ce dit Bertran ; or es-tu bien chaitis ! Qui en fame se fie, il n'est mie soultiz ; En fame n'a de sens nès plus qu'en la brebis." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 87).

Rem. DI STEF. 334b, femme.

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     FIN1          FIN2     
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Il n'y a pas de bonne fin sur mauvais commencement : ...je tiens l'omme a fol et de pauvre escïent, Qui oultre son vouloir espouse femme et prent. Se femme n'aime l'omme, dure fin en attent ; Car on dit ung parler bien veritablement : Point de bonne fin n'a sur mal commencement. (Theseus Cologne I, 2 B., c.1361-1374, 256). ...roy Pietres moru, qui régna folement ; Car mauvaise fin vient de mal commencement. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 77).

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     GAGNER     
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L'une fois faut gagner et une autre laisser : "...Nous avons tout perdu et sans riens gaignier." Dit Bertran du Guesclin : "Veillez vous apaisier : L'une fois fault gaignier et une autre laissier ; N'i a que du penser de l'autre gaignier" (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 59).

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     HARENG     
Le panier sent toujours le hareng : ...li Anglez envis tiennent leur couvent, En ce qu'il commencent a tous dis .I. sourdent : On dit que le pennier scent toujours le harenc. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 64). [Il s'agit d'une variante-ajout citée en note]

Rem. Morawski : 1032 La poche sent le harenc, 2416 Toz jorz set la poche le harenc ; Hassell 190, P25 ; DI STEF. 633b, panier.

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     MERRAIN     
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Il faut faire sa maison avec le merrain qu'on a : "Ha ! dit li rois Henris, par Dieu, seigneur baron, On ne congnoit les faulx par lor fausse raison : La fausceté de l'omme à l'euvre congnoist-on ; Car li bel parler dit à la fois ne sont bon. De tel marrien qu'ai me fault faire maison." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 384).

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     MESURE     
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L'homme qui mesure en lui ne met, mesure malgré lui en lui entrera : De croire mal conseil, male fin en sera : Diex paie quant li plaist, bien pooir il en a ; S'il attent, en la fin la journée venra. Tant va le pot à l'eaue qu'en la fin brisera ; Et li homs qui mesure en lui ne mettera, Mesure malgré lui dedens lui enterra ; Et si par force y entre, jà bien ne l'en venra. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 241-242).

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     NEZ     
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Qui coupe son nez, enlaidit sa face : ...pardonner devons toute no felonnie, Ne devons retenir mautalent ni envie. Tels est ore joians, et mainne chiere lie, Qui ne verra demain en santé la complie ; Creés vos .IIII. freres, et cheus de vo lignie, Car qui cope son nes, sa face est despechie. (Bât. Bouillon C., c.1350, 138). Sire, je le vous di pour bien, se vous volez, Je seroie de vous courouciez et irez, Poi aroie d'onnour se le vostre perdez ; Car trop a laide face cilz qui n'a point de nez. Regardez en vos fais et si vous avisez, Et ostez ces Juifs et sus de vous mettez Et créez vos barons et prisiez et amez. Car de son païs n'est li hons sires clamez, Quant il est de ses gens haïs et despitez (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 248). Rois, pardon te requiers, je n'y doi point falir. Dieu fist pardon Longis, quant l'ot vulu ferir De le lance o costé pour nous d'infier ravir ; Dont ne dois tu viers my ton pardon retenir Ne le dois refuser ne je n'y dois falir. Et je suis tez cousins , ne me dois pas honnir ; Qui cope son nez jus pour sa biauté tolir Il vergonde sa face. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 489).

Rem. Morawski 2148 : Qui son nés cope sa face enledist, 2149 : Qui son nés taille sa face conchie ; Hassell 176, N18 ; DI STEF. 581a, nez.

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     OEUF     
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À l'aventure met on les oeufs couver : ...la guerre si est aventure et folie : Li uns y prent santé, li autres maladie, Li secons y fait sens et li autres folie. Telz desconfit au soir son adverse partie Qu'au jourd'ui perdera les membres et la vie : Une heure est de gaignier et l'autre ne l'est mie ; Et en droite aventure, je vous acertifie, Met-on les oefs couver, je le di à la fie. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 165).

Rem. Morawski 58 : A l'avanture met on les oeufz couver ; Hassell 180, O22 ; DI STEF. 48b, aventure et 604c, oeuf.

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     PÈRE     
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Père ne doit faillir à son enfant : [Des troupes viennent au secours de Bertrand Duguesclin] ...quant Bertran les ot, si se va retornant, Que penser ne savoit qui les va amenant, Et dit à lui-mesmes : Je croy, men esciant, Que mon sieur de père va ses gens conduisant, Car père ne doit point faillir à son enfant. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 38).

Rem. Hassell 197, P125.

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     PLUS     
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Les plus ("ceux qui sont le plus nombreux") parfois vont victoire perdant : "...je voi apparent Qui sont bien .II. contre .I., selon mon escient." - "Par Dieu ! dit Olivier, je n'en donne .I. besant : J'ai oy deviser et lire en rommant Que li plus à la foiz vont victoire perdant." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 215).

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     PRISON1          PRISON2     
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Mieux vaut (être en) prison que mort/ Il n'est pas mort qui est en prison : ...en fuiant avient que il y a plus de perilz que il n'a ou plus fort de la bataille, car en fuiant on chace, on fiert, on tue, et en bataille quant on voit que on a du pieur on se rent ; si est-on gardé par estre prisonnier, car n'est pas mort qui est en prison. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 160). "...Ne m'eschapperez pas ainsi que le coulon Qui ist du columbier et va sur le boisson. J'ai pain et vin et char assez a foison De coi vous mengerez une longue saison." - "Sire, ce dist li Besgues, à Dieu bénéiçon ! Mieulx vault estre en prison que mors, c'est bien raison : On y est bien .VII. ans que depuis en ist-on ; Mais l'omme qui est mors, jamais n'avera-on." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 428). Moult fut grande la joye que le roy demena [ ;] Tout devant les barons o les dames menga. Ses prisons fit servir, noblement empensa, Et leur a dit : - Seigneurs, ne vous esmaiez ja. Ains faictes lye chiere, car on a dit piecha, "Mieulz vault prison que mort..." (Cip. Vignevaux W., p.1400, 63). Or furent ou palais remené no baron, En une cartre oscure tous les bouta on ; Il en loerent Dieu qui souffry passïon : "Seigneur, dist l'archevesque qui Martin ot a non, Mieux vault prison que mort, pour vray le vous dist on..." (WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, 689).

Rem. Hassell 209, P278.

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     REBELLER     
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Qui contre son seigneur se rebelle, c'est raison qu'il ait mauvais paiement : Vous rendrez-vous au duc où toute Normendie appent ? Filz est du roy Jehan et s'est du royaume régent. Qui contre son seigneur rebelle malement, C'est raison qu'en la fin en ait mauvez paiement, Non pour quant vous n'avez mespris nézunement ; Mais le roy a mespris à qui Navarre appent (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 140).

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     ROME     
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Inutile de chercher saint Pierre à Rome quand on l'a près de sa porte : "Or", dist li roys Hernous, "biau signour, or avant ! Cascuns se poet sauver, s'il poet maintenant, Veschi gent Sarrasine, qui croient Tervogant, Que ferions-nous à Romme, nobile combatant, Quant nous avons trouvé saint Pière chi devant ? Or se poèent sauver li petit et li grant ; Car chil qui chi morront, je vous jur et créant, Les âmes en iront ou trosne reluisant..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 13). [Les Anglais qui assiègent un château proposent au seigneur une sorte de tournoi, avec une récompense de cent mille florins à l'équipe victorieuse. En réalité il s'agit d'un piège] Et quant li castelains oy ces parolles et il reconnut [les armes des combattants anglais] et il lez vit tant seulement yaux huit à l'entrée dou pont, si quida bien que li hiraux li deist verité, et qu'il fuissent là venu par voie de veu. Si dist à ses compaignons : "Seigneur, qui troeve saint Pière à l'uis, il ne l'a que faire d'aller querre à Romme. Vechy nostre recouvranche, se eur et fortune y a venue, pour tousjours mès..." [Le seigneur fait baisser le pont-levis , pour affronter les huit chevaliers. D'autres Anglais profitent de cette ouverture pour s'engouffrer dans le château] (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 347). ...li païs de France est bel et déduisant, Si a bonnes viandes et de bons vins frians. L'un à l'autre disoient pluseurs et li auquans : "Que ferons nous à Romme, la cité qui est grans, Quant nous avons trouvé S. Perre sur les champs ?" (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 267). Chascun devroit garder de pres Les biens qu'il a. C'est tout en somme. De serchier loings ce qu'est bien pres Est tresgrant simplesse a ung homme. Celluy despent d'argent grant somme Sans cause - a tous je m'en rapporte - Qui va serchier saint Pierre a Romme Et l'a au plus pres de sa porte. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 69).

Rem. Hassell 218, R67 ; DI STEF. 772a, Rome ; DI STEF. 784a, saint et 772a, Rome.

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     SIRE     
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Il n'est pas sire de son pays, qui de ses hommes est haï : Et pource dit le proverbe commun qu'il n'est pas sire de son pays, qui de ses homes est hay (Songe verg. S., t.1, 1378, 232). Sire, je le vous di pour bien, se vous volez, Je seroie de vous courouciez et irez, Poi aroie d'onnour se le vostre perdez ; Car trop a laide face cilz qui n'a point de nez. Regardez en vos fais et si vous avisez, Et ostez ces Juifs et sus de vous mettez Et créez vos barons et prisiez et amez. Car de son païs n'est li hons sires clamez, Quant il est de ses gens haïs et despitez (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 248). Par le contraire est du tirant qui hait ses subgetz, comme dit Aristote, car point ne peult estre en seurté, mais fault qu'il se garde mieulz de ses proprez gens que des aultrez. Il apparu dez tyrans, tant a Romme comme en Athenez. Pourtant on seult dire communeement que il n'est pas sire de son paiz qui de son peuple est hays. (GERS., Epiphanie G., 1391, 529). A tel prince loz appartient, Qui son peuple aime et en paix tient, Et doit bien cellui estre amé Et droit seigneur du sien clamé, Car sire n'est de son paÿs Qui de ses hommes est haÿs. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 141). On seult dire, et c'est verité, Qu'i[l] n'est pas sire de son païs Qui de ses hommes est haÿs. (GERS., Noël, p.1404, 313). Bien doit estre sire clamez, qui de ses hommes est amez ; et cilz n'est pas sire de son païs, qui de ses hommes est hays. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 7).

Rem. Hassell 230, S99 ; DI STEF. 801a, sire.

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     TANÇON     
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Mieux vaut bonne paix que mauvaise tançon : Mieulx vauldroit bonne paix que mauvaise tençon. Se croire nous volez et acorder no bon, Nous metterons à paix ceste discension, Et ferons vostre frere quitter sa raençon. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 89).

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     VOIX     
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La voix du peuple est la voix de Dieu : Et disoient les li plus des plus grans qu'il y a Que c'estoit grant pitez que Pietres tant régna, Et que Henry n'est rois : chascun le desira. Et on dit .I. parler, et l'a-on dit pieçà, La vois d'un commun pueple, qui par le monde va, Que c'est la vois de Dieu qui le monde créa (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 244). Par quoy conclud ce propos, disant, après l'avoir ouy dire à plusieurs bons hommes de religion et de saincte vie et à mainte aultre sorte de gens (qui est la voix de Dieu que la voix du peuple), que Nostre Seigneur les vouloit pugnir visiblement, et que chascun le congneüt, et par eulx donner exemple à tous roys et princes de bien vivre et selon ses commendemens: car ces seigneurs de la maison d'Arragon, dont je parle, perdirent honneur et royaulme et grant richesses et meubles de toutes natures, si departis que à grans peyne scet-l'on qu'ilz sont devenuz (COMM., III, 1495-1498, 82).

Rem. Hassell 252, V140. Cf. aussi Morawski 2445 : Une voiz, nulle voiz.

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